Après le goûter d'hier, nous avons longé la rivière jusqu'à des falaises rouges tombant à pic dans l'écume. Nous y avons établi le camp, et la vue sur ces roches martiennes plongeant dans l'eau d'azur était magnifique. Il a un peu plu la nuit, juste de quoi tremper mes affaires que j'ai encore essayé de faire sécher sur le toit du ZIL. Nous sommes repartis au matin jusqu'au village de Chaek où nous avons trainassé. Nous avons fait quelques achats au marché: des beignets aux herbes et patates (Pirojkis), un demi kilo de biscuits secs, et une vingtaine de Koruts "extra durs, extra salés". Biscuits et beignets étaient excellents, contrairement aux koruts que nous avons vite jetés (sauf Régis qui les adore). Ils étaient emballés dans des copies d'écoliers... Nous sommes ensuite repartis avec le 6x6 par monts et par vaux, en remontant la vallée magique de Karakichi. Magique car on a l'impression de descendre, ce qui fait que la rivière paraît monter!!! Les nouveaux poteaux electriques sont fabriqués et installés par les grands chantiers de Marseille, et tous les gamins du coin savent dire "vas-y, vas-y, c'est bon!" J'ai oublié d'écrire qu'au village ce matin nous avons rencontré un homme très cultivé qui connaissait Jean-Marais, Napoléon, Fantomas et Zinedine Zidane!!! Arrivés au col de Karakichi à 3700m, nous sommes repartis à pied à travers la steppe. Nous avons été invités dans la yourte bien chaude de nomades à tartiner beurre et crème sur les galettes locales, et à boire du Kumiz (impossible sauf pour Régis qui a fini nos bols et s'est fait reservir!) Le mouton venait d'être tué, la peau sechait dehors, et les morceaux sechaient dedans (la yourte). Il faisait bien chaud dans la yourte confortable avec tapis et peaux. Les nomades avaient un chien qui ressemblait à un loup. Tellement même qu'un cheval lui a mis un coup de sabot dans la patte. Nous sommes ensuite repartis sur la haute steppe jusqu'au panorama sur le lac Song Köl ("lac haut"). Nous avons rejoint les yourtes qui le bordent en ZIL. Accueillis chaudement par les nomades, mais froidement par le temps, la solution trouvée a été de faire une partie de foot. Ensuite repas et nuit dans la yourte après avoir levé un toast de vodka locale à la santé d'Elisabeth, à qui le Kumiz qu'elle s'est forcée à boire à près de 4000m n'a pas trop réussi. La nuit promet d'être froide, car ce soir il neige!