Apendi, un jour, ayant égorgé la seule oie qu'il possède, la fait cuire dans un chaudron, et se met en route, l'oie sous l'aisselle, pour la donner au khan. Cependant qu'il chemine, son estomac crie famine: il dévore jusqu'à la dernière miette une des pattes de l'oie.
Le khan accepte l'oie, la regarde et dit:
- Aïe Apendi! où est l'autre patte de cette oie?
- Eeeh mon khan, les oies de cette année, toutes les oies, elles n'ont qu'une patte: si tu ne me crois pas, regarde les oies dans ta basse-cour!
Le khan avait un grand nombre d'oies dans sa basse-cour: toutes se tenaient sur une patte car il avait plu.
- Allez me taper sur ses oies avec un bâton! ordonne le khan à ses djiguites.
Les djiguites y vont, frappent avec des bâtons, et les oies de s'enfuire sur deux pattes!
- Apendi, tu as menti à ce qu'il paraît!... Est-ce que les oies que voilà n'auraient pas deux pattes?...
- Si on te poursuivait avec ce bâton-là, tu sauterais non pas sur deux pattes, mais sur quatre!... dit Apendi rivant son clou au khan.
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