Transoxiane 2002

Khiva aux
1000 coupoles

 

Nous sommes ce matin repartis en balade à 5h30 avec Régis suivant notre habitude, pour voir le soleil se lever sur la ville et ses fortifications. Nous avons découvert du haut des remparts un immense marché qui se tenait aux portes du levant, et comme à notre habitude là encore nous avons remonté le flot des gens chargés de cabas pour atteindre le centre du bazar très animés, dans la poussière dorée du petit matin. Nous y avons acheté quelques petits piments secs enfilés sur une tresse de chanvre. Après avoir flâné dans les boutiques et ruelles, nous avons regagné la pension pour déjeuner et partir en excursion dans le désert, et visiter les forteresses de Topraq Kaa et Ayaz Kala (la forteresse du vent, situées tout en haut d'une montagne isolée dans le désert). Les paysages plats et stériles à perte de vue étaient incroyables, et ces imposantes forteresses millénaires semblaient mêlées à la pierre des montagnes. De là-haut on dominait tout le pays.

Ici, le guide local nous a raconté la légende de cette forteresse, bâtie au pied de la montagne pour l'amour d'une femme, qui avait promis au seigneur local de l'épouser s'il réussissait à construire quelque chose en ce lieu désolé. Lorsque le seigneur alla lui demander sa main une fois la forteresse construite, elle lui déclara qu'elle voulait qu'elle soit plus élevée, plus grande et plus belle avant de pouvoir l'épouser. Il fit alors construire une autre forteresse à flanc de la montagne, plus grande, plus belle, plus puissante. Lorsque la belle vint la voir, elle lui dit qu'elle était trop petite, et qu'elle l'épouserait s'il contruisait une citadelle plus grande, au sommet même de la montagne. Le seigneur fit alors appel aux meilleurs architectes et à des milliers d'hommes pour construire ce gigantesque ouvrage. Il fit aussi creuser un canal long de dizaines de kilomètres dans le désert pour alimenter le lieu en eau. Mais quand le seigneur alla voir la belle, celle-ci venait de s'enfuir en Perse pour aller épouser le sultan... de dépit, il se jeta du haut des murailles de sa forteresse immense, qui est restée, gardienne des vents, éloignée de tout.

Nous avons vu dans le sable du désert entourant Ayaz Kala de drôles d'arbustes qui d'après notre guide poussent en une semaine au mois de Mai, après avoir récolté l'eau de pluie d'Avril dans leurs racines grâce à d'espèces de pétales temporaires au pied du tronc. Puis nous sommes rentrés à Khiva après avoir désensablé notre van, peu étudié pour ces contrées. Après un bon repas et une courte sieste, nous sommes repartis visiter les monuments de la ville plus en détails, avec notre fameux guide local curieux, marrant et un peu fou. L'hurluberlu nous a bien fait rire et nous a appris de belles sur les traditions de la ville il y a un siècle encore. Nous avons pris congé de lui pour aller dîner, et assister dans le jardin de notre pension à un mini concert d'accordéon, dombra et tambourin local, avec un petit danseur portant la toque d'astrakhan blanche.
















 

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