Départ de nuit suivi d'une interminable montée dans la chaîne de l'Alatau, par le défilé de Tyu Ashu sur une route en construction. Arrêtés au sommet, nous avons pu passer le col à 3400m dans le chantier ruisselant d'un tunnel long de 3km à peine assez grand pour le ZIL, et en zone sismique! Surtout que nous avons dû faire plusieurs fois marche arrière pour laisser passer les véhicules du chantier après nous être fait invectiver par les ingénieurs de Samsung. Nous avons pris 4 ouvriers en chemin pour leur faire traverser le tunnel. A la sortie, alors que nous nous appretions à partir à pied, un artificier nous a prévenu qu'ils dynamitaient la montagne sur notre passage dans une heure! [nous avons appris qu'une semaine plus tard ce tunnel s'est écroulé à cause de pluies diluviennes] Nous sommes partis sacs au dos à travers la steppe plissée et éclairée par les ombres et éclaircies glissantes des nuages bas. Nous avons rencontré un famille nomade. Ils nous ont fait goûter leur Kéfir qui était excellent. Le père nous a ensuite demandé à tous ce que nous faisions dans la vie. Pour les remercier: cartes postales de France avec explications à l'appui. Ensuite direction le camp. En route nous avons cherché à acheter une marmite et du pain. Nous avons embarqué dans le camion des femmes pour les avancer jusqu'au village suivant. Elles nous ont vendu la marmite et le pain, donné une poêle, et des petits fromages frais de brebis délicieux gros comme une noisette, les "Koruts". Ils se mangent normalement séchés et alors durs comme la pierre. Arrivée au camps après traversée de la rivière en camion. Repas léger après un orage de grêle court et violent. Les tentes ont été d'autant plus vite installées! Le soleil brulant est revenu, et les ombres courent toujours sur les montagnes jaunes et vertes aux rides de vieillard. Le murmure de la rivière nous encerclant fait tomber la température d'au moins 10 degrés dans nos têtes. Moustiques et tiques sont au rendez-vous, avec la première intervention chirurgicale de Laure (4ème année de médecine tout de même) sur notre chauffeur Dimitri, pour l'ablation d'une tique maligne et affamée.