Transoxiane 2002

Dernier jour
au Khorezm

 

Aujourd'hui journée libre, la dernière complète que nous avons passée dans ce pays. Nous en avons bien profité, et nous sommes bien reposés aussi. Au programme balades, siestes, lecture, dernières cartes postales, parties de backgammon, menus achats, visites d'adieux aux monuments, visite des toits de la médersa, ascencion du minaret d'où nous avons assisté à notre dernier coucher de soleil. Là-haut c'était le complément de Boukhara: on voiyait la ville s'endormir et peu à peu s'arrêter. On y entendait le marteau du cordonnier, le bêlement des moutons, le bourdonnement des insectes, le bruit du vent, le rebond d'un ballon, on entendait les enfants piailler, une maman les appeler, un moto qui passait, des vaches qui meuglaient, le pointeau de l'ofèvre, un klaxon, un chien qui aboiyait, le ciseau à bois du menuisier, les oiseaux qui rentraient se coucher.

On voyait tout le monde aussi: ceux qui jouaient au foot, ceux qui faisaient du vélo trop grand pour eux, ceux qui réparaient le moteur de l'auto, celle qui étendait le linge, celle qui jetait l'eau sur la route, celle qui balayait, celle qui se lavait les mains, ceux qui jouaient, ceux qui se promenaient, les chiens qui trottaient, les chats qui faisaient leur toilette sur les toits, ceux qui faisaient du feu, les vieux qui jouaient aux dominos, les filles qui rentraient chez elles, ceux qui préparaient le pisé dans la rue, celle qui se recoiffait, celui qui reprisait les chaussures, celui qui vendait quelques cigarettes au bord de la rue, celle qui lisait un livre en marchant, la soeur qui emmenait son petit frère, le camion benne avec les enfants derrière, celle qui remettait son foulard, le soleil qui descendait dans la brume et disparaissait derrière l'horizon...

Après le repas, nous sommes partis de nuit pour l'aéroport, les étoiles étaient très brillantes ici aussi. Nous avons pris congé de Tohir à l'aérogare. Un avion quadriréacteur assourdissant inconnu (signe distinctif: les ailes étaient à angle variable!) nous attendait sur le tarmac pour le vol de nuit vers Tashkent. Tout s'est bien passé, et j'ai eu le loisir de repenser à tout ce que nous avons vu et fait durant ce voyage, plus particulièrement aux nomades Kazakhs de Yangiqazgan qui pouvaient nous dire l'heure qu'il était rien qu'en regardant les avions passer. En ce moment, ils nous entendaient peut-être passer sous la voie lactée au dessus de leurs têtes? Nous avons retrouvé l'hôtel Orzu, et avons regagné nos pénates pour une dernière nuit de voyageurs...
















 

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