Cela commence à devenir une habitude: nous avons mis notre réveil à 5h30 pour un tour matinal en ville avec Régis, qui lui se lève encore plus tôt pour ses ablutions rituelles. Après une balade dans la lumière grise du petit matin, nous avons assisté à l'embrasement des facades, alors que les commerçants ouvraient leurs boutiques. Nous avons visité de la mosquée Kalan au pied du grand minaret-phare, alors qu'il n'y avait absolument personne. Nous y avons trouvé Firdavz (le Tadjik de Samarkand) qui y venait pour la première fois, et accompagnait un Japonais qui devait prendre un avion au Turkménistan pour Birmingham (!!!). Puis nous avons trainé au gré des ruelles jusqu'à un marché très animé où nous avons acheté du gâteau au miel et aux amandes très sucré qui nous a bien calé bien, jusqu'au retour au B&B où nous attendait un énorme petit déjeuner que nous avons partagé avec les guêpes locales.

Une fois tous les plats engloutis, nous avons entammé une belle visite de la ville qui a durée toute la journée, avec notre gentille guide francophone Mansoura. Mausolées, Mosquées, Caravansérails, Minarets, Médersas, Citadelles et même la source du prophète Job n'ont à présent plus de secrets pour nous. Nous avons appris par exemple comment les architectes luttaient contre les infiltration d'eau salée, très présente dans le sous-sol de la ville, et qui en remontant font se desceller et éclater les briques à cause des cristaux de sel. Les briques sont faites de terre liée avec du lait de chamelle et du jaune d'oeuf au lieu de l'eau, et le mortier est fait avec du lait de chèvre et de la cendre d'arbustes du désert!

Nous avons découvert que les Boukhariotes sont bel et bien des Tadjiks, et avons appris à distinguer les différentes trames et chaînes composant les tapis: en poils de chameaux, de moutons, en soie, mélangés, les kilims des nomades... Après un dernier verre offert à notre guide en causant un bon moment au bord de l'eau et des oies du Tien Shan, cette longue journée s'est achevée par un repas gastronomique dans la cour d'une ancienne medersa, avec musiques et danses traditionnelles locales.