Transoxiane 2002

Descente chez
les Tadjiks

 

Après un dernier déjeuner au milieu des sables, départ pour Boukhara à travers le désert du Kyzyl Koum, avec un passage au canyon de Sarmish, fameux pour ses gravures rupestres. Ce canyon a traditionnellement été habité par des Tadjiks depuis des siècles. Pour y accéder, nous sommes passés à travers un camp de pionniers (sortes de colonies de vacances des jeunesses communistes) du temps du l'URSS, avant de pénétrer dans le canyon proprement dit sous une chaleur écrasante, à peine rafraîchie par la petite rivière bucolique coulant au fond. Une fois descendus du van, nous sommes passés à la TV Ouzbèke, qui pensions-nous venait faire un reportage pour faire croire qu'il y avait des touristes par ici... En fait non, il s'agissait d'une émission sur la lutte, sport national, et ses origines historiques. Après avoir fait bonne figure à la caméra, nous avons entammé l'ascencion.

Puis le guide local est parti avec l'équipe de télé, sans doute plus sensible au charme de la présentatrice fardée comme un sapin de Noël en robe rouge. Du coup nous ne savions pas où chercher, et notre Shokhrat qui ne s'avouait jamais vaincu estimait avoir trouvé des peintures invisibles, qu'il déclarait lui-même ne pas pouvoir voir car elles étaient très vieilles, et qui étaient en fait des traces d'infiltration d'eau de pluie dans une anfractuosité. Nous avons poursuivi sans lui, le laissant s'extasier sur sa trouvaille, et avons trouvé les gravures dans l'ardoise noire sous le plein soleil, sur laquelle on aurait facilement pu faire cuire une belle omelette. Les gravures représentent pêle mêle des bouquetins, des bisons, des tigres, des chameaux, des archers et des lutteurs.

Après avoir bien cuit et déambulé dans la fournaise fleurie de plantes déssechées, nous sommes repartis à travers les chemins pour aller déjeuner à Navoï, aux abord de sa magnifique usine d'azote (? dixit notre guide, mais elle ressemblait plutôt à une centrale électrique). Pendant le repas, nous avons entendu à la radio une émission sur la musique française, et ils y ont passé en extraits Garou (dont Olivier a dit: "on dirait Rambo qui chante") et Indochine. Le poste de radio en chêne était tellement vieux, qu'Etienne nous a expliqué qu'il était sûrement à l'origine du mot actuel: "chaîne" Hi-Fi. Une chaîne en chêne quoi...

Enfin nous sommes repartis sur la route plus fréquentée à présent, jusqu'à une halte chez les "maîtres" potiers Gizduvan, qui nous ont épatés par la laideur et la mauvaise qualité de leurs travaux. MEME REGIS!!! pourtant facile à contenter n'arrivait pas à dire qu'il aimait bien. Après un bon thé parfumé offert par le maître dépité par notre manque d'achats, nous sommes repartis pour arriver à notre hôtel "Siaouj" dans les faubourgs de Boukhara. Après y avoir posé les sacs dans la cour, nous avons à nouveau tout remballé pour cause de chambre non réservée, et sommes allés à un B&B très bien situé mais aux sanitaires dignes de Kaboul.

Cette longue route nous ayant mis des fourmis dans les jambes, un promenade vespérale nous a bien dégourdis, et nous a permis une première découverte de Boukhara au crépuscule. Pour le retour vers le centre, nous sommes passés par les ruelles de la vieille ville, à l'heure à laquelle on pouvait voir par les portes ouvertes les femmes et les enfants s'activer dans les cours intérieures pour préparer le repas, autour des puits et des fours. La ville ancienne est piétonne, et bien que les monuments soient en moins bon état qu'à Samarkand, la densité de restes historiques paraît plus grande. Nous avons dîné au bord d'une belle pièce d'eau faisant parvis à une mosquée, dont les berges étaient peuplées d'oies, de canards et de chatons, et où nous avons expliqué à notre guide que nous n'étions pas trop contents de lui et de ses services approximatifs et explications inventives, et qu'en particulier les visites d'hôtels inutiles à l'arrivée dans chaque ville nous parraissaient superflues vu la durée de notre voyage. Puis nous nous sommes allés nous coucher en prévoyant un lever matinal.












 

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