Baïkal

Port Baïkal

 

Adieu Listvyanka, ce matin nous mettons le cap sur Port Baïkal, son homologue de l'autre côté de l'Angara. Pour la passer, un vieux ferry délabré fait la navette dès le point du jour, traversant la rivière qui est large de près de 2 kilomètres à son embouchure. Le ferry charge un joyeux mélange de touristes russes, paysans, commerçants et quelques véhicules à la destination inconnue, vu qu'il n'y a pas de route de l'autre côté... La traversée au lever du soleil est reposante, dans la brise revigorante du matin, et le bercement des lentes vibrations du moteur.

Port Baïkal c'est un peu la fin du monde. On se demande bien qui peut vivre là, l'endroit étant inaccessible, au pied d'abruptes montagnes et desservi par train une fois par semaine seulement l'été. Il y a bien un semblant de chantier naval en ruine, les restes d'une usine d'embouteillage d'eau du lac. Mais à part des voies ferrées le long desquelles se serrent quelques maisonnettes de bois, une épicerie bleue, et des chevaux en liberté, il n'y a rien. Cela permet de découvrir paisiblement l'endroit où règne une ambiance de fin du monde. Quelques bateaux rouillent tranquillement, et parfois un chien vient voir s'il y a du nouveau.

Sous le soleil, l'endroit n'est pas lugubre, mais plein de mélancolie. Ce doit être bien différent un jour de pluie au début de l'hiver. Les quelques habitants apparaissent peu à peu avec le matin, l'une allant avec son - éternel - sac plastique au "magazin", l'autre enfourchant sa moto pétaradante au side-car est rempli de bidons d'eau. Des pêcheurs sortent leurs canots de petites cabanes sur la plage, en les faisant descendre jusqu'à l'eau sur des rails rouillés. Le fils du chef de gare va jouer au train. Bref, la vie commence petit à petit, le veau sortant de l'étable, les fleurs des jardinets ouvrant leurs pétales en buvant la rosée...







































 

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