Le parcours de l'ancienne voie du Circum-Baïkal a été un long et lent trajet enchanteur, nous plongeant heure après heure dans l'intimité de la nature et des petits villages perdus. Un des plus beaux voyages en train de notre vie, dans des conditions idéales, qui à lui seul justifiait les heures d'avion! Une fois arrivés au bout de la ligne, nous avons embarqué dans le trans-sibérien pour partir à la découverte de la rive orientale du lac, en direction d'Oulan Oude, la capitale de la Bouriatie.
Dans l'inconscient collectif, le trans-sibérien est associé à l'Orient-Express, train luxueux et confortable, aux voitures richement décorées de panneaux de bois ouvragés et d'épais tapis décorés, à l'intérieur chaleureux éclairé d'une douce lumière tamisée par des appliques chromées, où les voyageurs mondains prennent le temps de passer leurs habits de soirée dans leur cabine avant de rejoindre le wagon restaurant pour un dîner aux chandelles.
Nous nous attendions aux tapis épais, aux chromes astiqués, aux boiseries travaillées... au caviar sans compter, au saumon poché et à la vodka givrée... aux chandelles tamisées, aux tenues soignées et aux couverts argentés. Bien sûr nous avions pris des billets de troisième classe. Mais nous ne nous attendions pas à ne rien voir à travers les vitres, à ne pas pouvoir ouvrir les fenêtres, à être assis coincé sous une couchette, à être adossés à un panneau en formica, à être dans un wagon dortoir de 54 couchettes, à être à l'extrémité fumeurs de la voiture, à être à côté de la porte des toilettes (mythiques!), à être à côté d'ivrognes intarissables, à être choisis par les vendeuses d'omul fumé pour garder leurs odorants cabas... 8 très longues heures à passer!
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