Notre train a quitté Port Baïkal longeant les flots bleus à une vitesse d'escargot très plaisante. Depuis la fenêtre se dévoilent les plis et replis de la côte splendide, et la forêt irradie de ses belles couleurs d'automne sous le chaud soleil de la fin de l'été sibérien, au rendez-vous une fois de plus. L'eau cristalline clapote sur de petites plages nichées sous des à-pics rocheux auxquels s'accrochent des pins et des bouleaux aux troncs tourmentées. Les rails scintillent devant l'énorme locomotive jaune et bleue, qui mugit à l'approche de chaque tunnel noir.

Souvent, le train fait de longues pauses dans les tout petits villages. Le temps pour les habitants de sortir de chez eux et venir voir ce qui se passe, et proposant parfois quelques omuls fumés aux voyageurs. Certains partent en ville avec chien, bagages et victuailles. D'autres viennent séjourner quelques jours au village, car la saison des récoltes se termine et il est temps de ramasser les dernières pommes de terre. Tous ces arrêts nous donnent le temps d'aller nous promener sous les arbres au bord de l'eau, de déjeuner chez l'habitant dans un village, et même de monter dans la locomotive!