Transoxiane 2002

Au coeur
du désert

 

Ce matin nous nous sommes à nouveau levé tôt avec Régis et Olivier pour retourner voir le lever de soleil sur le Registan. Nous sommes partis à 6h et avons trouvé de suite un Taxi. Olivier et moi sommes montés au minaret sans même l'escorte du policier (ils me connaissent, c'est la 3ème fois en 3 jours!), pour assister au lever du soleil rouge derrière les montagnes de Nurata. Nous avons profité au maximum et nous sommes emplit les yeux du spectacle magnifique de l'embrasement successif des monuments. A nouveau nous avons contemplé la place sans nous lasser, et sommes retournés à l'hôtel déjeuner et nous recoucher jusqu'à 10h.

Nous avons plié bagages pour le départ en van vers Nurata à travers la chaîne de montagnes désertes. Sur la route, nous avons été arrêtés par un barrage: des paysans bloquaient la voie car ils n'avaient pas reçu leur salaire du ramassage de coton. Apparemment certains chefs locaux payent avec quelques semaines de retard pour faire fructifier l'argent. Les manifestations sont très rares, et nos guides étaient réticents à nous dire ce qui se passait. Nous n'aurons que tout appris en interrogeant Shokhrat plus tard. En attendant que tout se débloque, nous sommes allés faire le plein dans une ferme voisine, où nous avons siphonné l'essence d'un agriculteur (qui payent le carburant moins cher), qui nous l'a revendu sous le cours officiel. Ainsi, tout le monde était content.

Nous sommes enfin arrivés à Nurata, oasis au milieu du désert. Nous y avons mangé un excellent pilaf, le premier du voyage, et sommes allés visiter une mosquée dont la source d'eau sainte regorgait de poissons sacrés. L'eau y est toujours chaude et turquoise. Ont peut y voir la trace des 5 doigts du prophète à l'endroit d'où la source jaillit de la montagne. Les 5 autres doigts ont aussi laissé leur traces au fond du puit voisin. Au dessus de cette mosquée, sur un point culminant, nous sommes montés visiter les restes de la forteresse d'Alexande le Grand, construite pour préparer son attaque sur Samarkand. Du haut de celle-ci, on dominait tout le désert alentour, à des dizaines de kilomètres de distance. On pouvait voit aussi une carrière de marbre blanc, richesse qui se trouve de partout dans la région dès que l'on creuse un peu. Nous sommes repartis après avoir visité le petit musée local qui présentait les objets trouvés dans les ruines, et nous être reposés et rafraîchit près de la fontaine située entre la mosquée d'été en bois et la mosquée d'hiver en pierre.

Nous avons fait route dans le désert Kyzyl Koum ("Sable Rouge") en direction de la frontière Kazakhe au milieu de nulle part, sauf un abribus soviétique de temps en temps. Après un sieste bercée par les cahots de la route, nous avons changé de véhicule pour une camionette tout terrain beige de l'armée rouge qui nous a emmené à travers les dunes aux bouquets d'herbes jaunes jusqu'à un campement à une demi-douzaine de kilomètres. Ici vivait une famille kazakhe et ses huit chameaux autour de quelques yourtes. Nous nous sommes installés, puis avons monté de suite les chameaux pour aller les faire boire à un abrouvoir distant d'1/4 d'heure. Nous avons appris à manoeuvrer avec le mors unique qui permet bien de tourner dans les 2 sens, et pas seulement à gauche comme je le pensais au début. Les bêtes siphonnent l'abreuvoir et s'ébrouant la tête après chaque dizaine de gorgée. Comme ils ont de grosses lèvres ça asperge de partout, et on ne peut pas se réfugier derrière leur bosse quand on est assis dessus. Ils boivent un jour sur deux en été et une fois par mois en hiver.

Nous sommes allés marcher un peu dans le désert sur une hauteur voisine pour aller voir la fin du coucher de soleil. Nous avons pris le souper sur la table à thé, fait feu de broussailles et sommes allés nous coucher sur de la peau de mouton garantie 100% anti-insecte naturelle, dans notre yourte sous la voie lactée.














 

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